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Jours incertains
Au début, il y eut la colère, celle des gilets jaunes. Est venue celle des salariés, des soignants, des enseignants, des travailleurs sociaux, des plus âgés… Devant l’injustice sociale, le mécontentement gronde.
Est venu aussi le virus Covid, spectre de corvidé, tournant autour de la terre, presque aussi vite que les spéculations boursières. Très vite tout s’arrête et le monde, comme un paquebot, dérive sur son aire… Les paquebots, les vrais, deviennent des «clusters» et s’encalminent dans des ports d’où le souffle de la peur les refoulent.
On se confine de gré ou de force : repli stratégique devant la Covid 19 mais aussi repli sur soi, diversement vécu selon les situations et les ressources : temps d’intimité nouvelle et de «prendre soin» pour les uns, files d’attente devant les centres de don alimentaire ou les calendriers de soin pour de nombreux autres. C’est aujourd’hui le temps du déconfinement, nouveau mot français aux multiples nuances, provisoires… liberté retrouvée ? Retour au turbin ? Pour qui, vers où, pour quoi ?
Par strates, on parle de solidarité «quoi qu’il en coûte», et dès que la Covid s’écarte on veut diminuer les retraites et les droits sociaux, on prétend prendre soin des humains mais Ukraine, canicule, mauvaises récoltes viennent faire s’envoler les prix, restreindre les usages et la consommation : souffrir et s’appauvrir pour beaucoup et fabuleusement s’enrichir pour quelques-uns. L’hôpital va mal, l’école va mal, cela s’exprime mais nous dit-on le virus revient masqué et sans doute muté… alors il va falloir remettre nos masques et étouffer nos cris ? Quelques images, quelques notes de musique témoignent d’impressions, de sensations, de sentiments qui diffusent des estompages changeants sur ces temps d’exception… pour le reste… aujourd’hui est incertain et demain inconnu, et comme l’exprimait avec des mots de Bertolt Brecht un slogan de la manifestation du premier mai dernier, «Ceux qui combattent peuvent perdre, ceux qui ne se battent pas ont déjà perdu».
Nantes 05/12/2022.
Depuis décembre 2022, six rendez-vous successifs ont remplis les rues de Nantes de cris de colère, de vœux lancés pour une vie et un avenir autre, de mots d’humour, de rires d’espoir et de joyeuses retrouvailles ; d’aspirations démocratiques à la justice et à la fraternité, de militants de tous âges, de toute provenance, ou presque… en quête d’un autre monde. Il est sans doute temps aujourd’hui, au-delà des images, de laisser la place aux mots, de laisser la place aux actes, de laisser la place au débat citoyen sur ce que pourrait être un monde solidaire où chacun(e) et tou(te)s prendraient soins de nos failles, de nos fragilités, de nos précarités … Un agir ensemble pour « construire la raison de naître et vivre heureux » (Eluard Poésie ininterrompue, 1946) et se rappeler que pour les humains et l’univers, « rien n'est solitaire, tout est solidaire. ». (Victor Hugo-Proses philosophiques, 1860-1865).
Nantes 08/03/23 – Clôture du dossier Diaporama - vidéos JLS 2023